Voici Julie de Waroquier, pour certains il n’est pas besoin de la présenter pour d’autre c’est peut-être une découverte, après la présentation de Julie, elle nous fait le plaisir de revenir sur sa série « D o p p e l g ä n g e r » pour nous expliquer en détail sa démarche de l’idée à la publication.
Bonne découverte …
ēMBē: Bonjour Julie, merci de répondre ? mon interview, peux-tu nous parler un peu de toi ?
Julie : Je vis et travaille à Lyon, même si je vais en partie enseigner à Saint-Etienne dès septembre. J’ai une formation littéraire (classe prépa) qui m’a conduite ? l’ENS de Lyon pour étudier la philosophie, que j’enseigne ? présent depuis un an. En parallèle, je suis également photographe indépendante; je partage donc ma vie entre ces deux passions et emplois?
ēMBē: Si tu pouvais retourner 10 ans en arrière, quel(s) conseil(s) tu te donnerais ?
Julie : Je me conseillerais de moins me préoccuper de l’avis des autres.
ēMBē: Tu es un peu « La Star » en ce moment du petit monde francophone de la photo? c’est pesant ou ça va tu gères ?
Julie : Ce n’est absolument pas pesant car être « connu » en photo reste très relatif (c’est un tout petit monde); ce qui m’importe surtout c’est de me reconnaître dans mon travail et d’être fière de ce que je peux présenter, ce qui s’avère beaucoup plus difficile?
ēMBē: Si tu devais faire un autre métier que la photo ?
Julie : Vulcanologue ou océanologue !
ēMBē: Quels sont tes projets futurs ?
Julie : J’alterne de plus en plus entre des périodes de production et des périodes de maturation, où je me nourris de tout ce qui m’entoure. Cela mijote dans ma tête et finit par prendre forme dans des projets divers. En ce moment, je suis en pleine recherche.
ēMBē: En 1 mot c’est quoi ton style de photographie ?
Julie : Antiréaliste.
ēMBē: La chose la plus extravagante que tu aies faite en photo ?
Julie : Chaque séance a son lot d’extravagances, mais je dirais acheter des bandes de gazon pour les dérouler à l’intérieur de ma chambre!
ēMBē: Ce que tu détestes par-dessus tout quand tu fais un shooting?
Julie : Je n’ai pas de mauvais souvenir ; disons les remarques déplaces de la part de passants inconnus, notamment vis-?-vis de mes modèles.
ēMBē: Ta devise, quand tu fais une photo ?
Julie : Travailler de façon méthodique, mais suivre le ressenti ? l’origine de mon idée.
ēMBē: La photographie pour toi, c’est ?
Julie : Questionner le monde en images.
ēMBē: Ton plus grand regret en photo ?
Julie : Aucun pour le moment.
ēMBē: Qu’as-tu réussi de mieux dans ton travail photographique ?
Julie : Pour l’instant j’ai encore trop de marge de progrès pour parler de réussite ; j’essaie de mettre toujours plus de sens dans mes images.
ēMBē: Peux-tu prendre une de tes récentes publication et nous expliquer ta recette de A à Z ?
Julie : Je vais présenter ma dernière série « D o p p e l g ä n g e r »
ēMBē : Comment tu es partie sur l’idée …
Julie : L’idée de la série est venue en regardant les films comme Black Swan ou Shutter Island, où l’on découvre à la fin qu’on était dans la tête de l’un des personnages, et que ce que l’on a vu n’était pas la réalité. J’ai voulu transposer ce principe qui est classique en vidéo ou en écriture à la photographie.
J’ai choisi le thème de l’ami imaginaire, ou « D o p p e l g ä n g e r » . Pour cela, j’ai imaginé? jouer avec les Instax qui allaient montrer la réalité? brute, alternés avec des images numériques, qui elles montrent la réalité déformée, telle qu’elle est dans l’esprit du personnage. Je voulais que l’on découvre progressivement la réalité.
ēMBē: Comment tu l’as développé tout de suite ou il te faut la faire murir dans ta tête ?
Julie : C’est venu très rapidement. En deux jours, javas tous les schémas des différentes images. Mais auparavant, cela faisait quelques temps que je réfléchissais ? un travail sur les images Instax, ainsi qu’une ré exploitation du thème des jumeaux, que j’avais déjà travaillé.
ēMBē : Vas tu faire du repérage?
Julie : Cela m’arrive, mais je fonctionne plutôt en sens inverse?: si je croise un lieu qui me paraît photogénique, j’en note l’adresse au cas o?. Pour cette série, je suis allée dans des lieux que je connaissais.
ēMBē: Fais-tu des story board ?
Julie : C’était nécessaire pour cette série, afin d’avoir une progression cohérente. J’ai été très méthodique pour que la journée de shooting soit efficace.
ēMBē: Utilises tu du matériel particulier ?
Julie : Un D700 numérique + 35 mm 1.4, et un appareil Instax. Pas d’éclairage artificiel.
ēMBē: Petite/grande équipe?
Julie : Une modèle et une assistante; j’aime les équipes réduites
ēMBē : Que fais-tu derrière ton écran / type de retouche ?
Julie : J’ai retouché les images numériques en intégrant sur chaque photo deux fois ma modèle ; cela s’est avéré délicat pour certains clichés, mais j’avais été minutieuse en prise de vue afin de faciliter cette étape. Je travaille ensuite les réglages de base (couleurs et contrastes).

Avant / Apres
ēMBē : Tu as un artiste que tu veux nous faire?d?couvrir, et pourquoi ?
Julie : Kersti K, découverte sur Flickr. J’adore son univers, c’est décalé et très fin.
ēMBē: Quelle est la question tu aurais aimé que je te pose et quelle est la réponse ?
Julie : Je deviens phobique des questions depuis que j’enseigne, alors je n’aurai pas de réponse á cette question? 🙂
Merci Julie pour ton temps et ton partage.
Site web : juliedewaroquier.com
Facebook : Julie-de-Waroquier
Flickr : jdewaroquier
Article retranscrit à partir de l’interview de Julie de Waroquier par ēMBē
Cet article est diffusé avec l’accord de Julie de Waroquier,
Toutes photos qui illustrent cet article ont un copyright de Julie de Waroquier.
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